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Étiquette : AFRIQUE

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Voyage au cœur des instruments musicaux traditionnels africains

Aimez-vous la musique ? Si oui, quel est votre instrument de musique favori ? J’entends déjà d’aucuns citer : le piano, la guitare, le violon ou même la harpe (pour les plus sophistiqués). S’il n’y a aucun mal à apprécier ces instruments (pour la grande majorité d’origine occidentale), je pense qu’il demeure tout de même important de connaître ceux de chez nous.

À présent, imaginez-vous assis sous un ciel étoilé, bercé par les sons enchanteurs d’instruments dont l’histoire remonte à des millénaires. De la Kora enchantée au Djembe vibrant, aujourd’hui chers lecteurs, je vous emmène à la découverte de 5 instruments musicaux traditionnels africains. Laissez-vous séduire par le rythme envoutant de chacun d’eux et plongeons ensemble dans la richesse musicale de notre continent.

Le Djembe : le tambour qui parle

Le djembé est originaire d’Afrique de l’Ouest, plus précisément de l’Empire Mandingue. On le retrouve aujourd’hui entre autres au Mali, au Burkina-Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Sénégal.

Le Djembé est fait d’une pièce de bois massif, le fût (souvent en acajou ou en acacia) dont la forme de la caisse de résonance fait penser à un mortier ou encore à un calice. À l’origine, il était de la peau d’animaux sauvages tels que les gazelles ou les antilopes. Aujourd’hui cependant, la peau de chèvre est plus couramment utilisée dans la fabrication de cet instrument.

La Kora : les cordes célestes d’Afrique

On ne peut parler des instruments musicaux traditionnels africains sans citer la kora. C’est un instrument à cordes qui trouve lui aussi ses racines au Mali. Aujourd’hui, on le retrouve dans plusieurs autres pays d’Afrique de l’Ouest dont la Gambie, le Sénégal, la Guinée, et la Guinée-Bissau.

Selon la légende, la toute première kora appartenait à une femme-génie qui résidait dans les grottes de Missirikoro, au Mali. Touché par les mélodies envoûtantes de l’instrument, Tiramakhan Traore, un illustre chef de guerre, s’en empara avec l’aide de ses fidèles compagnons de chasse, Waly Kelendjan et Djelimaly Oulé Diabaté. Une fois l’instrument volé, ils le confièrent à Djelimaly qui était le griot de l’équipe. La Kora fut ensuite transmise de père en fils et de génération en génération au Mali.

Le Balafon : l’instrument qui parle au passé

L’origine du terme « balafon » se trace jusqu’à l’expression malinké « bala fo », qui signifie « xylophone/parler », ou plus littéralement, « faire parler le xylophone ».

Le Royaume de Soundjata Keita a vu naitre une bonne partie des instruments musicaux traditionnels africains. Ainsi par exemple, l’existence du balafon dans la tradition musicale mandingue, est documentée depuis le XIVe siècle. On pense que cet instrument a vu le jour au sein du royaume de Sosso (XIIe siècle), situé sur le territoire du Mali actuel. Le balafon d’origine, connu sous le nom de Sosso Bala, existe toujours.

L’instrument occupe une place d’honneur dans l’hymne national du Sénégal, « Le Lion rouge », où on peut lire : « Pincez tous vos koras, frappez les balafons ». Le balafon est couramment joué lors de festivités, de mariages, de rites de passage, et d’autres événements significatifs, où il ajoute une touche de joie et de célébration. Sa sonorité unique résonne également dans les cérémonies religieuses, enrichissant ces moments d’une profondeur spirituelle.

La Mbira : petit instrument, grand esprit

Le mbira, aussi appelé kalimba, est un instrument de musique idiophone, de la famille des percussions. Originaire du Zimbabwe, il a une forme particulière. Les colons européens l’appelaient d’ailleurs le piano à pouces ou piano à doigts.

Auparavant, la mbira était essentiellement jouée à des rituels, mariages ou encore lors des rassemblements publics. Mais, depuis plusieurs décennies, la mbira connaît des usages plus contemporains. Selon Ambuya Nyati, une des plus grandes représentantes de la musique rituelle shona au Zimbabwe : « La mbira est comme votre Bible […] C’est notre façon de prier Dieu. C’est notre téléphone avec les ancêtres ».

L’Udu : l’écho de la terre mère

Le Nigéria est également connu pour sa richesse musicale. Dans notre découverte des instruments musicaux traditionnels africains, nous allons parler de l’Udu.

Originaire du Nigéria, l’Udu est un instrument de musique à percussion idiophone en forme de jarre. Fabriquée en terre cuite cet instrument peut être utilisé aussi bien dans des styles de musiques traditionnels ou plus modernes comme le jazz.

Nommé aussi Udu Drum, Potée africaine ou Botija, l’Udu est un cousin du Ghatam d’Inde. Etant une cruche d’eau avec un trou de plus, l’UDU était jouée par les femmes à des fins cérémonielles.

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Le mouvement rastafari : une religion ou un mode de vie ?

Une religion ou un mode de vie ? La question se pose depuis des décennies à propos du mouvement rastafari. Mais une chose est sûre : les rastas ont su imposer leur style unique et leurs convictions profondes dans le monde entier. Des dreadlocks aux couleurs de l’Éthiopie, en passant par le reggae et le cannabis, le rastafarisme est devenu un véritable phénomène culturel. Mais qu’est-ce qui anime vraiment ce mouvement ? Suivez-nous pour en découvrir les secrets et comprendre pourquoi il fascine autant.

L’histoire du mouvement rastafari

Le mouvement rastafari est un mouvement religieux et culturel qui a émergé en Jamaïque dans les années 1930. Cette même année, Haïlé Sélassié Ier, a été couronné roi d’Éthiopie. Les rastafaris ont considéré cet événement comme la réalisation d’une prophétie biblique. Une prophétie selon laquelle un roi noir, descendant du roi Salomon et de la reine de Saba, régnerait sur l’Éthiopie. C’est pourquoi les rastas considèrent l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié Ier, comme une figure messianique et divine. D’ailleurs, le mouvement tire son nom de Ras Tafari, le nom de couronnement de cet empereur.

mouvement rastafari - alkebulan - Haïlé Sélassié - Jamaïque - Ethiopie - rasta - rastafariHaile Selassie of Ethiopia

On devine alors aisément que l’Éthiopie est un pays important pour le mouvement. Marcus Garvey, un Jamaïcain qui a émigré à Harlem où il est devenu l’un des premiers leaders importants de la cause noire, a contribué à lancer le mouvement. Il a souvent fait référence à l’Éthiopie dans ses discours, en prônant le retour des Africains-Américains sur leur terre d’origine. Dans ses discours, il affirmait par exemple :

Laissons le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob exister pour la race qui croit au Dieu d’Isaac et de Jacob. Nous, les Noirs, croyons au Dieu d’Éthiopie, le Dieu éternel, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, le Dieu de tous les âges. C’est le Dieu auquel nous croyons, et nous l’adorerons à travers les lunettes de l’Éthiopie.

Marcus Garvey

Bien que la culture rastafari soit marquée par diverses influences bibliques, ils remettent en question de nombreux passages. Ainsi, les premiers rastafaris étaient des membres de la classe ouvrière jamaïcaine, qui ont commencé à rejeter le christianisme colonial et à chercher une religion qui correspondait mieux à leur culture et à leur histoire. En ce sens, à la place de la Bible, ils utilisent le Kebra Nagast pour comprendre la sagesse de Salomon et de la reine de Saba. Au fil des années, le mouvement s’est développé et est devenu une force culturelle et politique majeure en Jamaïque et dans le monde entier.

Les rastafaris ont également joué un rôle important dans le développement du reggae, une musique qui exprime les valeurs et les croyances du mouvement. Des artistes tels que Bob Marley, Peter Tosh et Burning Spear ont popularisé la musique reggae. Ils ont contribué à faire connaître le mouvement rastafari dans le monde entier.

Les croyances de vie rasta

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Le mouvement rastafari est souvent associé à l’utilisation du cannabis et aux dreadlocks, mais c’est bien plus que cela. Les rastas ne se considèrent pas comme les membres d’une église organisée, mais plutôt comme une communauté spirituelle. La communauté a de plus été associé à des mouvements politiques et sociaux. C’est notamment le cas des mouvements pour les droits des Noirs et ceux de lutte contre l’oppression coloniale.

Les rastafaris prônent un mode de vie simple, proche de la nature et respectueux du corps et de l’environnement. Ils suivent un régime appelé Ital, qui est principalement végétarien ou végétalien/végane. Ils évitent aussi de manger des aliments qui ont été artificiellement préservés, aromatisés ou modifiés chimiquement, car cela peut nuire à leur corps. Ils considèrent la viande comme un “poison” qui peut causer l’agressivité, les famines, l’obésité et la plupart des maladies.

De même, selon les Rastafaris, le cannabis (ou « ganja ») est une plante sacrée qui favorise l’élévation de l’âme. Ils considèrent qu’il est sans danger et revendiquent de ce fait sa légalisation. Ils l’utilisent surtout pour ses effets, qu’ils estiment propices à la méditation. Les rastas se rassemblent lors de cérémonie mystique appelée “Les groundations” pendant lesquelles ils prient, chantent, jouent différentes percussions appelées “nyabinghi” et échangent des idées. Pour rappel, La musique nyabinghi est la véritable musique culturelle rasta, qui rappelle la tradition africaine.

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Bob Marley : le militantisme et l’engagement social à travers la musique

Bob Marley est une légende de la musique et une véritable icône culturelle ! Il a influencé des générations de fans à travers le monde avec son message de paix, d’amour 💗 et de justice sociale. Mais saviez-vous que son histoire est étroitement liée à l’Afrique ? En réalité, notre continent a profondément inspiré sa musique et ses valeurs. Aujourd’hui, à l’occasion de la commémoration de son décès, nous allons explorer le lien entre Bob Marley et l’Afrique.

Nous allons ensemble découvrir certaines de ses chansons les plus emblématiques tout en retraçant son parcours légendaire, jusqu’à sa mort tragique ☠. Alors, mettez-vous à l’aise et plongeons dans l’univers du “Roi du Reggae”.

Bob Marley : la musique comme moyen d’expression et de lutte pour l’égalité

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Bob Marley nait en 1945 en Jamaïque, une île située dans les Caraïbes au sud de Cuba et à l’ouest d’Haïti. Il commence à jouer de la musique dès son plus jeune âge. En 1963, alors qu’il n’a que 18 ans, il forme le groupe The Wailers avec Peter Tosh et Bunny Wailer. Deux ans plus tard, en 1965, ils sortiront leur premier album qu’ils nommeront “The Wailing Wailers”. Le groupe rencontre son premier vrai succès local en Jamaïque et beaucoup d’autres suivent jusqu’en 1968. Mais à partir de 1973, le célèbre musicien entame une carrière solo.

Tout au long de sa vie, il aura écrit et enregistré de nombreuses chansons qui sont devenues des classiques, commeNo Woman No Cry“, “Get Up Stand Up“, “Redemption Song” et “One Love“. Il a connu une réussite phénoménale qui l’a propulsé au rang de musicien le plus célèbre du reggae. Le célèbre Reggae man a écoulé plus de 200 millions de disques dans le monde entier. Mais la musique de Bob Marley ne se limitait pas à divertir les gens. Il a aussi utilisé sa voix pour défendre les droits des opprimés et pour promouvoir l’unité et la paix dans le monde. Sa chanson “War“, qui contient des extraits d’un discours prononcé par l’empereur éthiopien Haile Selassie, est un exemple clair de son engagement en faveur de la justice et de l’égalité. Les paroles de cette chanson disent :

Jusqu’à ce que la couleur de la peau d’un homme ne soit plus significative que la couleur de ses yeux, partout sera la guerre.

En plus de son engagement social, Bob Marley était également connu pour son adhésion à la religion rastafari. Les rastafaris considèrent l’empereur éthiopien Haile Selassie comme leur messie. Ils célèbrent la culture africaine et la lutte contre l’oppression. Les paroles de nombreuses chansons de Bob Marley reflètent d’ailleurs cette philosophie. C’est le cas de la chanson “Africa Unite” où il affirme :

Unissez-vous pour le bénéfice de votre peuple, unissez-vous et faites-le pour le bénéfice de votre vie.

Sa mort : une perte tragique pour l’univers musical

Bob Marley - alkebulan - Afrique - Jamaïque - militantisme

En 1977, on lui diagnostique 5 métastases (cancers)😨 1 de la peau, 1 du poumon et 3 du cerveau 😣. Bien qu’il ait continué à travailler et à tourner malgré la maladie et les chimios, son état s’est rapidement détérioré. Il décédera quelques années plus tard, en 1981, à l’âge de 36 ans. Sa mort prématurée a été une énorme perte pour le monde entier, mais son héritage musical et son engagement pour la justice sociale continuent d’inspirer des gens à travers le monde.

Il est aujourd’hui reconnu comme l’homme qui a contribué à la popularisation mondiale de la musique jamaïcaine et du mouvement rastafari. Ses chansons ont marqué des générations de personnes et continuent d’être écoutées et appréciées aujourd’hui.

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Les dreadlocks : histoire et signification d’une coiffure emblématique

Vous avez peut-être déjà croisé dans la rue ou sur la tête de l’un de vos artistes préférés des dreadlocks : cette coiffure emblématique aux multiples facettes. Utilisée depuis des siècles par plusieurs peuples à travers le monde, elle est aujourd’hui devenue un symbole fort de la culture rastafari et un moyen efficace d’affirmer son identité. Que vous soyez adepte de cette coiffure ou simplement curieux d’en savoir plus, vous êtes au bon endroit. Aujourd’hui, nous partons à la découverte de l’histoire et de la signification des fameuses dreadlocks !

Origine et signification des dreadlocks

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Les dreadlocks sont une coiffure qui est souvent associée à la culture rasta, mais qui a en réalité une origine beaucoup plus ancienne. Les premiers enregistrements de cette coiffure remonteraient à l’Égypte ancienne. À cette époque, les prêtres et les pharaons portaient des dreadlocks comme symbole de leur statut élevé et de leur engagement religieux. Les tribus d’Afrique de l’Ouest utilisaient également cette coiffure comme moyen de se distinguer les unes des autres.

En Jamaïque, le terme dreadlocks fut utilisé pour la première fois dans les années 1950, 20 ans après l’apparition du mouvement Rastafari. Les rastas arborent des locks en tant que manifestation de leur spiritualité intérieure. Selon une autre interprétation parmi les rastafaris, le terme dread (« crainte » en anglais) fait référence aux militants Mau Mau qui arboraient des dreadlocks et qui inspiraient ce sentiment de peur aux Anglais coloniaux au Kenya dans les années 1950.

Selon d’autres sourcent, les rastamans attribuent l’origine de leurs dreadlocks à l’un des trois vœux de Nazarite énoncés dans le Livre des Nombres, qui est le quatrième livre du Pentateuque. Le texte de la Bible stipule que pendant toute la durée de leur naziréat, les Nazarites ne devaient pas se raser les cheveux. Selon le verset 5 du chapitre 6 de Nombres :

Le rasoir ne passera point sur sa tête ; jusqu’à l’accomplissement des jours pour lesquels il s’est consacré à l’Éternel, il sera saint, il laissera croître librement ses cheveux.

Nombres 5 chapitre 6

La figure biblique la plus célèbre arborant cette coiffure emmêlée est Samson, qui aurait eu sept locks et perdu sa force prodigieuse après qu’elles eurent été coupées.

Les dreadslocks dans la société

Les dreadlocks ont été stigmatisées pendant de nombreuses années. Ils étaient considérés comme sales et peu hygiéniques. Les personnes les portant ont été discriminées et marginalisées en raison de leur apparence. Cependant, la société moderne est de plus en plus encline à accepter cette coiffure. Ce revirement est dû entre autre à sa forte présence dans l’industrie musicale, en particulier dans le reggae et le hip-hop.

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En effet, de nombreux artistes renommés, tels que Bob Marley, Burning Spear, Lauryn Hill et Snoop Dogg, ont porté ou portent encore des dreadlocks comme symbole de leur identité culturelle et musicale. Cette coiffure est donc devenue un élément clé de la culture musicale associé à la liberté, l’expression de soi et la résistance contre l’injustice.

Aujourd’hui, il faut reconnaitre cependant que le port des locks peut avoir différentes interprétations en fonction des personnes. Ainsi, elles peuvent être l’expression profonde d’une conviction religieuse ou spirituelle, une manifestation d’une fierté ethnique, un rapport politique, ou tout simplement une préférence de mode.

SOCIETE

Le colorisme : une forme subtile de racisme ?

Dérivé du racisme, le colorisme est un phénomène complexe qui se manifeste au sein de nombreuses sociétés à travers le monde. Il s’agit d’un système de préjugés et de discriminations fondé sur la couleur de peau (carnation). Les deux notions sont souvent associées, car elles sont toutes les deux liées à la hiérarchisation des races et à la perpétuation des stéréotypes raciaux.

Dans cet article, nous allons examiner la différence entre ces deux concepts, discuter des effets et des conséquences de leurs pratiques sur les populations qui les vivent au quotidien, ainsi que des approches de solutions.

Colorisme et racisme : comment les différencier ?

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Le colorisme et le racisme sont deux concepts différents. Même s’ils sont fréquemment confondus, ils peuvent tous deux causer des préjudices profonds aux personnes qui en sont victimes. Si le racisme se définit comme une discrimination basée sur l’origine ethnique ou raciale, le colorisme quant à lui se réfère spécifiquement à une discrimination basée sur les nuances de couleur de peau.

Ainsi, le colorisme est une forme de discrimination qui est basée sur la couleur de peau d’une personne, généralement dans un même groupe ethnique ou racial. Il peut par exemple conduire à une préférence pour les personnes ayant une peau plus claire, causant par la même occasion des torts aux personnes ayant des teints plus foncés. Le racisme, en revanche, est une forme de discrimination qui est basée sur l’origine ethnique ou raciale d’une personne. Le racisme peut conduire à une préférence pour les personnes d’une certaine origine ethnique ou raciale, ainsi qu’à des stéréotypes et préjugés négatifs envers les personnes d’autres origines.

Comment le colorisme s’observe-t-il en occident, en Asie et en Afrique ?

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En Occident, le colorisme peut être observé un peu partout, mais majoritairement dans les médias et l’industrie du divertissement. Même si des efforts sont faits pour de plus en plus intégrer des modèles ayant des carnations plus foncées, le constat est que les acteurs, mannequins et autres personnalités ayant une peau plus claire sont souvent privilégiés. Les peaux blanches ou claires étant considérés comme plus attractives créent une pression sociale sur les personnes ayant des teints noirs ou plus foncés. Sarah, jeune femme de 28 ans d’origine franco-camerounaise, donne son témoignage :

« Quand j’étais plus jeune, je pensais être forcément plus moche que ma petite sœur, car elle a une peau plus claire que la mienne. Certains de nos amis en commun me disaient que c’était dommage que je ne sois pas aussi claire qu’elle, car j’aurais l’air plus gentille et moins agressive »,

Mademoiselle.com

S’agissant du racisme, en Occident, ce dernier peut prendre de nombreuses formes, allant des insultes racistes à la discrimination en matière d’emploi et de logement. Les minorités ethniques et raciales sont bien souvent confrontées à des préjugés négatifs dans leur vie quotidienne, ce qui peut affecter leur bien-être et leur santé mentale.

En Afrique, le colorisme tire sa source de la colonisation qui a conduit à une préférence prononcée pour les teints clairs. Cette discrimination conduit à une pression sociale pour se blanchir la peau, rendant les produits dépigmentant très populaires malgré les risques pour la santé associés à leur utilisation.

Quels en sont les conséquences ?

Le colorisme et le racisme peuvent avoir des effets néfastes sur les personnes qui les subissent. Le colorisme peut en effet conduire à une faible estime de soi, à des discriminations sur le lieu de travail… Les personnes victimes de cette forme de discrimination peuvent voir leur santé mentale affectée, en particulier les jeunes, qui subissent une pression intense pour satisfaire aux normes de beauté en vigueur. Dans certains cas, le colorisme peut conduire à une violence physique, comme les attaques à l’acide contre les femmes à la peau foncée dans certains pays, ou les brimades et les insultes dans les écoles.

En conclusion…

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Toutes les couleurs de peau sont belles et méritent d’être valorisées et traitées avec respect. Le colorisme tout comme le racisme peut avoir des conséquences graves sur les victimes, tant sur le plan émotionnel que physique. Il est donc important de sensibiliser le plus grand nombre à ce problème et de promouvoir la diversité et l’inclusion pour lutter contre cette forme de discrimination.

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Amadou Saada Tall : La dictée de mon âme

Amadou Saada TALL est un jeune poète, blogueur et entrepreneur guinéen. Il nait à Dinguiraye, ville sainte officiellement fondée par El Hadj Oumar Al Foutiyou TALL dont il est le descendant. Il est d’ailleurs de la cinquième génération des descendants de ce dernier. Ayant eu conscience de la situation sociale, économique et politique en Guinée, il prend sa plume et essaie de transcrire sa pensée. Il profite de son recueil de poèmes qu’il nomme “la dictée de mon âme” pour proposer des pistes de solutions.

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La plume d’Amadou Saada Tall est trempée dans une encre issue des larmes de son âme. La même qui brûle dans les flammes de la misère sociale, tendant à miner le quotidien de citoyens aux droits sabotés et piétinés. Optimiste, il croit au pouvoir de la jeunesse et pense qu’elle peut faire changer les choses en Guinée et ailleurs. Il dira :

Il fallait que j’écrive ces beaux vers pour prendre position et dire que je ne suis pas neutre face à toutes ces injustices à répétition. La poésie m’a bercée quand, au lycée, le football me reniait (…). Par cette plume, j’expose comme un artiste plasticien, la beauté de cette même Guinée. Je propose des solutions à des problèmes posés de la société. Je lance des messages de motivation, à l’endroit d’une jeunesse démotivée, léthargique et surtout qui croit que Dieu descendra du ciel pour résoudre les problèmes à sa place (…)

Amadou Saada TALL

À la découverte du poème “Jeune, Écoute !” d’Amadou Saada Tall

Jeune écoute !
si ton sort te dégoute
Lève-toi, travaille sans déroute
Le succès est encore loin, mets-toi en route
Si tu n’as pas assez de courage, je t’en rajoute.

Jeune écoute !
Il faut que tu t’adonnes
Si des rêves, tu en as des tonnes
Fais des efforts, jamais n’abandonne
Ces p’tits conseils, avec amour, j’t’les donnes

Jeune écoute !
Apprends de nouvelles choses, chaque jour
Ton avenir est un chantier, pose des briques tous les jours
Garde espoir, aies une pensée positive, toujours
Fais des sacrifices
Si tu veux des bénéfices
Ne commets pas d’injustice
Pour éviter les préjudices

Jeune écoute !
La vie est éphémère
Mais ses effets jamais ne meurent
Alors même si t’es dans la souffrance
Tu te meurs
fais-toi violence
Pour marquer le monde avant que tu meures

HISTOIRE

Taytu Betul : impératrice d’Éthiopie et figure emblématique de la lutte contre la colonisation

Lorsqu’on parle de la résistance du peuple africain à l’envahisseur blanc et à la colonisation, on évoque à tous les coups “la bataille d’Adoua”. Aujourd’hui, on découvre l’histoire de Taytu Betul, une reine guerrière qui a marqué son époque par son courage et son leadership. Elle a joué un rôle de premier choix dans la victoire de son pays, dans la consolidation de l’Empire éthiopien et dans la protection de son indépendance face à l’envahisseur italien.

Taytu Betul : la lumière d’Éthiopie et figure importante du nationalisme

Elle est connue comme étant l’avant-dernière impératrice éthiopienne. Née dans une famille aristocrate, elle sait lire et écrire l’amharique, une aptitude exceptionnelle pour une femme à cette époque. En 1889, son époux Ménélik II le Roi de Shoa, accède au pouvoir avec le titre de “Rois des Rois” c’est-à-dire empereur. Elle devient de ce fait impératrice et la femme la plus puissante du Royaume.

Elle était considérée comme une figure influente et puissante dans les affaires politiques et diplomatiques de son pays. Fervente nationaliste, elle pousse son mari à se méfier des ambitions impératrices italiennes. Pour elle, la dépendance de son pays à cet envahisseur, est inacceptable. C’est ainsi qu’avec son concours, ils abrogent en 1889 le Traité de Wuchale. Signé la même année, ce traité était censé garantir la paix entre les deux pays, tout en plaçant l’Éthiopie sous souveraineté italienne. L’année suivante, elle écrira à l’ambassadeur italien :

 Vous voudriez faire passer l’Éthiopie pour votre protectorat, mais il n’en sera jamais ainsi.

Impératrice et véritable cheffe de guerre

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En 1996, l’Italie lance l’invasion de l’Éthiopie avec le but de la coloniser. Dès lors, des opérations militaires nécessitant près de 100 000 soldats éthiopiens sont lancées pour repousser l’occupant italien. Au cours de la célèbre bataille d’Adoua, Taytu Betul se démarque sur le terrain comme un véritable chef de guerre.

À Makalle, c’est elle qui conçoit le plan qui offrira la victoire à l’armée éthiopienne. Et à l’image de plusieurs autres femmes du pays qui jouent un rôle actif sur le front, elle assure également le ravitaillement et remonte le moral des troupes. La victoire de l’armée éthiopienne a été un exploit retentissant sur un continent ravagé par l’impérialisme européen.

Cette bataille reste aujourd’hui encore un symbole universel de la résistance africaine aux envahisseurs coloniaux sur notre continent. Taytu Betul quant à elle continue d’être saluée comme la “Lumière de l’Éthiopie” pour son rôle décisif en ce moment critique.

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La croix d’Ankh ou croix africaine

Encore appelée croix africaine ou croix de vie, la croix d’Ankh est un symbole important de la mythologie égyptienne. Dans l’Égypte Antique, elle était communément peinte ou sculptée en association avec les divinités. On a trouvé de nombreuses représentations de la croix d’Ankh sur des peintures funéraires, dans des tombes, mais également sur des statues et des temples.

Croix d’Ankh : quelle signification ?

Ils existent plusieurs significations de la croix égyptienne. En premier, elle serait la représentation de la vie, d’où son nom « croix de vie ». Elle désigne l’association de l’énergie masculine divine du dieu Osiris et de l’énergie féminine divine de la déesse Isis. La partie ovale du symbole représente un vagin et la partie phallique toute droite représente un pénis. Les deux bras qui sortent de cette croix représentent l’enfant qui est créé à partir de cette association divine. C’est aussi le symbole originel de la trinité : la mère, le père et l’enfant.

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Selon des études, les sociétés africaines d’avant la colonisation étaient majoritairement matriarcales. La mère avait une place très importante d’où cette trinité qui met la mère et le père à un niveau égal et leur rôle est d’éduquer l’enfant qui grandit. Cette symbolique aurait été reprise au 5e siècle par le christianisme avec la notion de trinité (père-fils-saint esprit). La société occidentale étant patriarcale, la trinité représentée par la croix d’Ankh (mère, père, fils) n’avait aucun rapport avec leurs valeurs. Ainsi, la place de la mère fut remplacée par celle du Saint-Esprit. Avec l’arrivée de la colonisation et l’imposition du christianisme, la société africaine serait donc passée petit à petit d’une société matriarcale à une société patriarcale.

Un symbole de la vie éternelle ?

Une deuxième signification voudrait que la croix d’Ankh soit le symbole de la vie éternelle et de l’immortalité. Cadeau ultime de la vie, elle représente à la fois l’existence sur terre et la vie après la mort. Le pharaon l’utilisait pour représenter et asseoir son pouvoir. Elle était portée comme amulette de protection par les Égyptiens. Du point de vue spirituel, l’ankh représente la clé de toute connaissance cachée, la clé pour résoudre les mystères de la vie et de la mort. La boucle symbolise l’âme éternelle, car elle n’a ni début ni fin, la croix représente la mort.

Les dieux impliqués dans le jugement des morts peuvent posséder l’Ankh. Ils la tiennent généralement par la boucle ou dans chaque main, les bras croisés sur la poitrine. Certains la placent sous le nez du défunt, comme pour lui insuffler la vie éternelle. De nombreux reliefs dans les temples égyptiens antiques montrent des scènes dans lesquelles le roi se voit offrir l’Ankh par les divinités.

La croix d'Ankh ou croix africaine
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Introduction à la prière négro-africaine

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Ayobami Adebayo : Reste avec Moi 

« Reste avec Moi » 📖 est un roman écrit par AYOBAMI ADEBAYO une écrivaine Nigériane (lauréate du prix Littéraires Les Afriques 2020) sous le titre original « STAY WITH ME ». Traduit en français par Josette Chicheportiche, ce roman a été publié en Afrique Subsaharienne Francophone aux éditions Flora ZOA Afrique SARL avec l’accord des éditions LeDucs. (Maintenant que les présentations sont faites, passons à mon analyse personnelle).

« Reste avec moi » : une brillante peinture narrative d’une réalité trop peu avouée

Ce roman raconte le récit bouleversant de deux personnages principaux : Yedije 👩 et Akin 👨 qui affrontent, chacun à leur manière, la pression sociale qui s’abat sur eux. De son épouse, Akin dira :

Je suis tombé amoureux de Yedije dès le premier instant (…) mais, même l’amour est impuissant face à certaines choses. Avant de me marier, je croyais que l’amour était capable de déplacer des montagnes. Je ne tarderais pas à comprendre qu’il ne pouvait pas supporter le poids de quatre années sans enfants. Si le fardeau est trop lourd et demeure trop longtemps, même l’amour ploie, se fend, manque de se briser et parfois se brise. Mais ce n’est pas parce qu’il est en mille morceaux à vos pieds que ce n’est plus de l’amour.

Reste avec moi- Ayobami Adebayo
Reste avec moi
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Après lecture, différentes questions se posent au lecteur

Lorsque l’on se met à la place de l’héroïne, on est en droit de se demander :

Qu’aurais-je fait à la place de Yejide ? Comment aurais-je réagi après avoir subi des années durant, le harcèlement incessant d’une belle-mère et d’une belle-famille qui espéraient avoir des petits-enfants qui semblaient ne jamais vouloir venir ? 💔 Après avoir enduré en silence les rites et pratiques dégradantes dans le seul but de concevoir ?

Après avoir subi des moqueries et humiliations diverses, après avoir été qualifiée d’infertile par les uns et les autres, lorsque au bout de plusieurs sacrifices, les enfants meurent les uns après les autres ? Pour finalement apprendre que le seul coupable est l’homme que j’appelle mon mari et que pour ne rien arranger ce dernier en était conscient depuis le départ.

Stay with me
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Cependant, en se plaçant du côté de notre protagoniste, on peut facilement imaginer et comprendre que la situation pour lui non plus n’a pas été aisée. Aurait-il pu agir différemment ? Assurément, quand on prend le temps d’y réfléchir, la réponse est un « OUI » tonitruant. Mais il est tellement plus simple de répondre lorsqu’on n’est pas réellement à la place du principal intéressé. Je me mets facilement dans la peau d’Akin et je me demande :

Qu’aurais-je pu faire après avoir découvert mon impuissance et après avoir cherché en vain à me soigner ? Qu’aurais-je pu faire en tombant amoureux d’une femme qui n’avait avant moi eut aucune expérience sexuelle et qui je le savais ne se douterais pas du subterfuge ? Que devais-je faire devant le poids des responsabilités de fils aîné qui m’incombait ? Que devais-je faire en voyant la femme que j’aime de tout mon cœur, dépérir jour après jour en raison d’une supposée infertilité ? Comment pouvais-je lui annoncer que j’étais la cause de tous ses malheurs ?

“VÉRITÉ” ce mot de six lettres aurait sûrement changé la donne et le cours de l’histoire de nos protagonistes. Mais c’est également ça la tragédie de l’existence. Un mensonge en entraîne bien souvent un autre, puis un autre et quand on se rend compte d’où il nous mène, il est trop tard. On ne peut plus qu’avancer droit vers la tombe que nous avons nous-même pris le soin de creuser.

Qu’est-ce qu’une femme ? Quand devient-on femme ?

Simone de Beauvoir écrivait il y a longtemps déjà :

On ne naît pas femme, on le devient

Tout au long du récit, ces deux interrogations résonnent : « Qu’est-ce qu’une femme et quand le devient-on ? »  Est-ce à la naissance ? À l’adolescence ? Au mariage, ou lorsque le bon Dieu nous fait la grâce d’être mère ? 

Stay with me

Je ne saurai personnellement pas donner de réponse juste à ces questions. Néanmoins, force est de constater qu’en Afrique ne sont jusqu’à ce jour considérées comme des “femmes à part entières” que celles qui, après avoir franchi le cap du mariage, assure la descendance de leur époux.

« Reste avec moi » dépeint sans artifice cette dure réalité. La marginalisation des femmes (mais aussi des hommes) qui pour des raisons physiologiques ou non ne peuvent avoir d’enfant. Combien sont-elles à recourir à toute sorte de pratiques dans le seul but d’être appelées, elles aussi, « Moomi » (maman en Yoruba). Dans le récit, l’histoire de Mme Adéolu en est une preuve évidente.

Faire cette analyse sans aborder la pression que ressentent les hommes serait en mon sens déplacé. Peut-être Akim aurait-il fait de meilleurs choix, peut-être n’aurait-il pas livré sa femme au désir de son frère et à la vindicte de sa mère et de sa famille, si un moins lourd fardeau reposait sur ses épaules. Cela, nous ne le saurons jamais !

Les thématiques abordées

« Reste avec Moi » aborde dans un style littéraire clair et facile à comprendre, des thématiques d’actualité :

  • La place de l’enfant dans un couple
  • La drépanocytose
  • La polygamie
  • La pression sociale exercée sur les couples sans enfants
  • L’infertilité
  • La perte d’un enfant
  • La grossesse nerveuse
  • La discrimination
Reste avec Moi 

En conclusion, je le recommande vivement à tous ceux qui sont amateurs de littérature noire 💕😉. C’est également l’occasion, pour les plus curieux d’apprendre des mots Yoruba “O jare” !

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