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Voyage au cœur des instruments musicaux traditionnels africains

Aimez-vous la musique ? Si oui, quel est votre instrument de musique favori ? J’entends déjà d’aucuns citer : le piano, la guitare, le violon ou même la harpe (pour les plus sophistiqués). S’il n’y a aucun mal à apprécier ces instruments (pour la grande majorité d’origine occidentale), je pense qu’il demeure tout de même important de connaître ceux de chez nous.

À présent, imaginez-vous assis sous un ciel étoilé, bercé par les sons enchanteurs d’instruments dont l’histoire remonte à des millénaires. De la Kora enchantée au Djembe vibrant, aujourd’hui chers lecteurs, je vous emmène à la découverte de 5 instruments musicaux traditionnels africains. Laissez-vous séduire par le rythme envoutant de chacun d’eux et plongeons ensemble dans la richesse musicale de notre continent.

Le Djembe : le tambour qui parle

Le djembé est originaire d’Afrique de l’Ouest, plus précisément de l’Empire Mandingue. On le retrouve aujourd’hui entre autres au Mali, au Burkina-Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Sénégal.

Le Djembé est fait d’une pièce de bois massif, le fût (souvent en acajou ou en acacia) dont la forme de la caisse de résonance fait penser à un mortier ou encore à un calice. À l’origine, il était de la peau d’animaux sauvages tels que les gazelles ou les antilopes. Aujourd’hui cependant, la peau de chèvre est plus couramment utilisée dans la fabrication de cet instrument.

La Kora : les cordes célestes d’Afrique

On ne peut parler des instruments musicaux traditionnels africains sans citer la kora. C’est un instrument à cordes qui trouve lui aussi ses racines au Mali. Aujourd’hui, on le retrouve dans plusieurs autres pays d’Afrique de l’Ouest dont la Gambie, le Sénégal, la Guinée, et la Guinée-Bissau.

Selon la légende, la toute première kora appartenait à une femme-génie qui résidait dans les grottes de Missirikoro, au Mali. Touché par les mélodies envoûtantes de l’instrument, Tiramakhan Traore, un illustre chef de guerre, s’en empara avec l’aide de ses fidèles compagnons de chasse, Waly Kelendjan et Djelimaly Oulé Diabaté. Une fois l’instrument volé, ils le confièrent à Djelimaly qui était le griot de l’équipe. La Kora fut ensuite transmise de père en fils et de génération en génération au Mali.

Le Balafon : l’instrument qui parle au passé

L’origine du terme « balafon » se trace jusqu’à l’expression malinké « bala fo », qui signifie « xylophone/parler », ou plus littéralement, « faire parler le xylophone ».

Le Royaume de Soundjata Keita a vu naitre une bonne partie des instruments musicaux traditionnels africains. Ainsi par exemple, l’existence du balafon dans la tradition musicale mandingue, est documentée depuis le XIVe siècle. On pense que cet instrument a vu le jour au sein du royaume de Sosso (XIIe siècle), situé sur le territoire du Mali actuel. Le balafon d’origine, connu sous le nom de Sosso Bala, existe toujours.

L’instrument occupe une place d’honneur dans l’hymne national du Sénégal, « Le Lion rouge », où on peut lire : « Pincez tous vos koras, frappez les balafons ». Le balafon est couramment joué lors de festivités, de mariages, de rites de passage, et d’autres événements significatifs, où il ajoute une touche de joie et de célébration. Sa sonorité unique résonne également dans les cérémonies religieuses, enrichissant ces moments d’une profondeur spirituelle.

La Mbira : petit instrument, grand esprit

Le mbira, aussi appelé kalimba, est un instrument de musique idiophone, de la famille des percussions. Originaire du Zimbabwe, il a une forme particulière. Les colons européens l’appelaient d’ailleurs le piano à pouces ou piano à doigts.

Auparavant, la mbira était essentiellement jouée à des rituels, mariages ou encore lors des rassemblements publics. Mais, depuis plusieurs décennies, la mbira connaît des usages plus contemporains. Selon Ambuya Nyati, une des plus grandes représentantes de la musique rituelle shona au Zimbabwe : « La mbira est comme votre Bible […] C’est notre façon de prier Dieu. C’est notre téléphone avec les ancêtres ».

L’Udu : l’écho de la terre mère

Le Nigéria est également connu pour sa richesse musicale. Dans notre découverte des instruments musicaux traditionnels africains, nous allons parler de l’Udu.

Originaire du Nigéria, l’Udu est un instrument de musique à percussion idiophone en forme de jarre. Fabriquée en terre cuite cet instrument peut être utilisé aussi bien dans des styles de musiques traditionnels ou plus modernes comme le jazz.

Nommé aussi Udu Drum, Potée africaine ou Botija, l’Udu est un cousin du Ghatam d’Inde. Etant une cruche d’eau avec un trou de plus, l’UDU était jouée par les femmes à des fins cérémonielles.

DECOUVERTEHISTOIRE

L’histoire des Nanas Benz : ces femmes de pouvoir et commerçantes de talent

Riches, puissantes, influentes dans la sphère politique, ces femmes togolaises vivaient, il n’y a pas si longtemps, dans le luxe. Elles réalisaient des chiffres d’affaires colossaux, voyageaient dans le monde et roulaient en Mercedes-Benz, d’où leur surnom « Nanas Benz ». On admet aujourd’hui que ces dernières ont été un levier important du développement de l’économie togolaise et africaine.

Les Nanas Benz : une histoire qui remonte très loin dans le passé

L'histoire des Nanas Benz : ces femmes de pouvoir et commerçantes de talent

Pour comprendre le parcours des Nanas Benz, il nous faut retourner en Indonésie au milieu du XIXe siècle. Les commerçants hollandais découvrent au cours de leurs nombreuses expéditions sur l’île, des tissus de coton aux couleurs vives imprimés sur les deux faces et recouverts de cire. C’était un procédé qui permettait aux locaux de mieux y fixer les couleurs.

De retour en Hollande, ces marchands ont vite fait de faire fabriquer en Europe ce tissu qu’ils ont rebaptisé « Wax de Hollande » en référence à la cire dont il est enduit. L’histoire raconte que les premiers à véritablement tomber sous le charme du Wax Hollandais furent les soldats ghanéens qui étaient en ce temps-là, nombreux au sein de l’armée de Hollande.

Une fois dans leur pays à la fin de leur service, ces derniers en auraient ramené des cargaisons entières. Rappelons tout de même que jusqu’en 1872 le Ghana était une colonie hollandaise. C’est donc en Gold Coast que les premiers Wax furent expédiés en masse. Très colorés, résistants et abordables, ces tissus furent très bien reçus par les femmes de la région, qu’elles fassent partie de l’élite ou du bas peuple. Dès ce moment, des Togolaises font le déplacement jusqu’à Accra pour se procurer le fameux tissu.

Pendant près d’un siècle, c’est du Ghana que se répandait le wax hollandais. Mais cela va changer en 1960 avec l’arrivée au pouvoir de Kwame Nkrumah le premier président du Ghana indépendant. Ce dernier va instaurer une série de réformes parmi lesquelles des droits de douane sur les produits importés conduisant à la quasi-disparition du Wax hollandais.

Les femmes prennent le pouvoir

L'histoire des Nanas Benz : ces femmes de pouvoir et commerçantes de talent
Dédé Rose Gameli Creppy : ancienne doyenne des nana benz

C’est à ce moment, qu’un groupe d’une vingtaine de femmes togolaises va décider de prendre le relais. À ce moment de l’histoire, de nombreux marchands togolais avaient laissé tomber le commerce pour l’administration publique plus lucrative. Les Nanas Benz vont donc profiter de ce vide pour se substituer aux marchands et relancer le commerce du wax qui était en déclin.

Elles réussissent en 1970, malgré l’hostilité initiale des hommes à conclure un contrat d’exclusivité avec la Vlisco African Company. Les Nanas Benz à leur manière ont contribué à l’émancipation de la femme togolaise…

Pendant près de 20 ans, les Nanas Benz auront le contrôle de la distribution du Wax en Afrique. Que ce soit au Togo, au Burkina-Faso, au Niger, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali… tous se ruaient littéralement sur ces tissus aux couleurs vives et chatoyantes avec lesquels on réalisait de beaux boubous. Véritables maîtresses du commerce, elles profitent de cet engouement autour du wax pour engranger plus de bénéfices et se faire une fortune. Au fil des années, les Nanas Benz s’imposent comme une véritable puissance économique. On murmure qu’elles dominaient jusqu’à 40 % du secteur informel de l’économie togolaise.

Connaissant leur marché, elles voyagent régulièrement jusqu’en Hollande où elles discutent avec les stylistes de Vlisco des nouvelles tendances. Au cours de leurs années de règne, leur chiffre d’affaires pouvait avoisiner le milliard de francs CFA chacune. Extrêmement riches, elles ont construit des villas de luxe, voyagé à travers le monde. Elles ont acheté des appartements en Europe (à Paris notamment), et ont importé à Lomé les premières berlines allemandes. Elles n’hésitaient d’ailleurs pas à les passer au Général Eyadéma, ancien président du pays lorsque ce dernier recevait les chefs d’Etats étrangers.

La fin de l’hégémonie

L'histoire des Nanas Benz : ces femmes de pouvoir et commerçantes de talent

Au début des années 1990 cependant, l’empire des Nanas Benz commence à vaciller. D’une part à cause l’arrivée sur le marché du Wax Nigérian (coutant moins cher), la dévaluation du F CFA et l’entrée dans la course des tissus Made in China. Les Chinois sont ceux qui portent le coup de grâce en inondant le marché des tissus fabriqués à Shanghai coûtant 10 fois moins chers. Pour les Nanas Benz, c’est la fin de l’hégémonie, mais pas de l’histoire. Elles vont transmettre leurs affaires, à leurs filles, les « Nanettes » qui se chargent aujourd’hui de perpétuer la tradition.

DECOUVERTESPIRITUALITE

Le mouvement rastafari : une religion ou un mode de vie ?

Une religion ou un mode de vie ? La question se pose depuis des décennies à propos du mouvement rastafari. Mais une chose est sûre : les rastas ont su imposer leur style unique et leurs convictions profondes dans le monde entier. Des dreadlocks aux couleurs de l’Éthiopie, en passant par le reggae et le cannabis, le rastafarisme est devenu un véritable phénomène culturel. Mais qu’est-ce qui anime vraiment ce mouvement ? Suivez-nous pour en découvrir les secrets et comprendre pourquoi il fascine autant.

L’histoire du mouvement rastafari

Le mouvement rastafari est un mouvement religieux et culturel qui a émergé en Jamaïque dans les années 1930. Cette même année, Haïlé Sélassié Ier, a été couronné roi d’Éthiopie. Les rastafaris ont considéré cet événement comme la réalisation d’une prophétie biblique. Une prophétie selon laquelle un roi noir, descendant du roi Salomon et de la reine de Saba, régnerait sur l’Éthiopie. C’est pourquoi les rastas considèrent l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié Ier, comme une figure messianique et divine. D’ailleurs, le mouvement tire son nom de Ras Tafari, le nom de couronnement de cet empereur.

mouvement rastafari - alkebulan - Haïlé Sélassié - Jamaïque - Ethiopie - rasta - rastafariHaile Selassie of Ethiopia

On devine alors aisément que l’Éthiopie est un pays important pour le mouvement. Marcus Garvey, un Jamaïcain qui a émigré à Harlem où il est devenu l’un des premiers leaders importants de la cause noire, a contribué à lancer le mouvement. Il a souvent fait référence à l’Éthiopie dans ses discours, en prônant le retour des Africains-Américains sur leur terre d’origine. Dans ses discours, il affirmait par exemple :

Laissons le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob exister pour la race qui croit au Dieu d’Isaac et de Jacob. Nous, les Noirs, croyons au Dieu d’Éthiopie, le Dieu éternel, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, le Dieu de tous les âges. C’est le Dieu auquel nous croyons, et nous l’adorerons à travers les lunettes de l’Éthiopie.

Marcus Garvey

Bien que la culture rastafari soit marquée par diverses influences bibliques, ils remettent en question de nombreux passages. Ainsi, les premiers rastafaris étaient des membres de la classe ouvrière jamaïcaine, qui ont commencé à rejeter le christianisme colonial et à chercher une religion qui correspondait mieux à leur culture et à leur histoire. En ce sens, à la place de la Bible, ils utilisent le Kebra Nagast pour comprendre la sagesse de Salomon et de la reine de Saba. Au fil des années, le mouvement s’est développé et est devenu une force culturelle et politique majeure en Jamaïque et dans le monde entier.

Les rastafaris ont également joué un rôle important dans le développement du reggae, une musique qui exprime les valeurs et les croyances du mouvement. Des artistes tels que Bob Marley, Peter Tosh et Burning Spear ont popularisé la musique reggae. Ils ont contribué à faire connaître le mouvement rastafari dans le monde entier.

Les croyances de vie rasta

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Le mouvement rastafari est souvent associé à l’utilisation du cannabis et aux dreadlocks, mais c’est bien plus que cela. Les rastas ne se considèrent pas comme les membres d’une église organisée, mais plutôt comme une communauté spirituelle. La communauté a de plus été associé à des mouvements politiques et sociaux. C’est notamment le cas des mouvements pour les droits des Noirs et ceux de lutte contre l’oppression coloniale.

Les rastafaris prônent un mode de vie simple, proche de la nature et respectueux du corps et de l’environnement. Ils suivent un régime appelé Ital, qui est principalement végétarien ou végétalien/végane. Ils évitent aussi de manger des aliments qui ont été artificiellement préservés, aromatisés ou modifiés chimiquement, car cela peut nuire à leur corps. Ils considèrent la viande comme un “poison” qui peut causer l’agressivité, les famines, l’obésité et la plupart des maladies.

De même, selon les Rastafaris, le cannabis (ou « ganja ») est une plante sacrée qui favorise l’élévation de l’âme. Ils considèrent qu’il est sans danger et revendiquent de ce fait sa légalisation. Ils l’utilisent surtout pour ses effets, qu’ils estiment propices à la méditation. Les rastas se rassemblent lors de cérémonie mystique appelée “Les groundations” pendant lesquelles ils prient, chantent, jouent différentes percussions appelées “nyabinghi” et échangent des idées. Pour rappel, La musique nyabinghi est la véritable musique culturelle rasta, qui rappelle la tradition africaine.

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Bob Marley : le militantisme et l’engagement social à travers la musique

Bob Marley est une légende de la musique et une véritable icône culturelle ! Il a influencé des générations de fans à travers le monde avec son message de paix, d’amour 💗 et de justice sociale. Mais saviez-vous que son histoire est étroitement liée à l’Afrique ? En réalité, notre continent a profondément inspiré sa musique et ses valeurs. Aujourd’hui, à l’occasion de la commémoration de son décès, nous allons explorer le lien entre Bob Marley et l’Afrique.

Nous allons ensemble découvrir certaines de ses chansons les plus emblématiques tout en retraçant son parcours légendaire, jusqu’à sa mort tragique ☠. Alors, mettez-vous à l’aise et plongeons dans l’univers du “Roi du Reggae”.

Bob Marley : la musique comme moyen d’expression et de lutte pour l’égalité

Bob Marley - alkebulan - Afrique - Jamaïque - militantisme

Bob Marley nait en 1945 en Jamaïque, une île située dans les Caraïbes au sud de Cuba et à l’ouest d’Haïti. Il commence à jouer de la musique dès son plus jeune âge. En 1963, alors qu’il n’a que 18 ans, il forme le groupe The Wailers avec Peter Tosh et Bunny Wailer. Deux ans plus tard, en 1965, ils sortiront leur premier album qu’ils nommeront “The Wailing Wailers”. Le groupe rencontre son premier vrai succès local en Jamaïque et beaucoup d’autres suivent jusqu’en 1968. Mais à partir de 1973, le célèbre musicien entame une carrière solo.

Tout au long de sa vie, il aura écrit et enregistré de nombreuses chansons qui sont devenues des classiques, commeNo Woman No Cry“, “Get Up Stand Up“, “Redemption Song” et “One Love“. Il a connu une réussite phénoménale qui l’a propulsé au rang de musicien le plus célèbre du reggae. Le célèbre Reggae man a écoulé plus de 200 millions de disques dans le monde entier. Mais la musique de Bob Marley ne se limitait pas à divertir les gens. Il a aussi utilisé sa voix pour défendre les droits des opprimés et pour promouvoir l’unité et la paix dans le monde. Sa chanson “War“, qui contient des extraits d’un discours prononcé par l’empereur éthiopien Haile Selassie, est un exemple clair de son engagement en faveur de la justice et de l’égalité. Les paroles de cette chanson disent :

Jusqu’à ce que la couleur de la peau d’un homme ne soit plus significative que la couleur de ses yeux, partout sera la guerre.

En plus de son engagement social, Bob Marley était également connu pour son adhésion à la religion rastafari. Les rastafaris considèrent l’empereur éthiopien Haile Selassie comme leur messie. Ils célèbrent la culture africaine et la lutte contre l’oppression. Les paroles de nombreuses chansons de Bob Marley reflètent d’ailleurs cette philosophie. C’est le cas de la chanson “Africa Unite” où il affirme :

Unissez-vous pour le bénéfice de votre peuple, unissez-vous et faites-le pour le bénéfice de votre vie.

Sa mort : une perte tragique pour l’univers musical

Bob Marley - alkebulan - Afrique - Jamaïque - militantisme

En 1977, on lui diagnostique 5 métastases (cancers)😨 1 de la peau, 1 du poumon et 3 du cerveau 😣. Bien qu’il ait continué à travailler et à tourner malgré la maladie et les chimios, son état s’est rapidement détérioré. Il décédera quelques années plus tard, en 1981, à l’âge de 36 ans. Sa mort prématurée a été une énorme perte pour le monde entier, mais son héritage musical et son engagement pour la justice sociale continuent d’inspirer des gens à travers le monde.

Il est aujourd’hui reconnu comme l’homme qui a contribué à la popularisation mondiale de la musique jamaïcaine et du mouvement rastafari. Ses chansons ont marqué des générations de personnes et continuent d’être écoutées et appréciées aujourd’hui.

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Les dreadlocks : histoire et signification d’une coiffure emblématique

Vous avez peut-être déjà croisé dans la rue ou sur la tête de l’un de vos artistes préférés des dreadlocks : cette coiffure emblématique aux multiples facettes. Utilisée depuis des siècles par plusieurs peuples à travers le monde, elle est aujourd’hui devenue un symbole fort de la culture rastafari et un moyen efficace d’affirmer son identité. Que vous soyez adepte de cette coiffure ou simplement curieux d’en savoir plus, vous êtes au bon endroit. Aujourd’hui, nous partons à la découverte de l’histoire et de la signification des fameuses dreadlocks !

Origine et signification des dreadlocks

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Les dreadlocks sont une coiffure qui est souvent associée à la culture rasta, mais qui a en réalité une origine beaucoup plus ancienne. Les premiers enregistrements de cette coiffure remonteraient à l’Égypte ancienne. À cette époque, les prêtres et les pharaons portaient des dreadlocks comme symbole de leur statut élevé et de leur engagement religieux. Les tribus d’Afrique de l’Ouest utilisaient également cette coiffure comme moyen de se distinguer les unes des autres.

En Jamaïque, le terme dreadlocks fut utilisé pour la première fois dans les années 1950, 20 ans après l’apparition du mouvement Rastafari. Les rastas arborent des locks en tant que manifestation de leur spiritualité intérieure. Selon une autre interprétation parmi les rastafaris, le terme dread (« crainte » en anglais) fait référence aux militants Mau Mau qui arboraient des dreadlocks et qui inspiraient ce sentiment de peur aux Anglais coloniaux au Kenya dans les années 1950.

Selon d’autres sourcent, les rastamans attribuent l’origine de leurs dreadlocks à l’un des trois vœux de Nazarite énoncés dans le Livre des Nombres, qui est le quatrième livre du Pentateuque. Le texte de la Bible stipule que pendant toute la durée de leur naziréat, les Nazarites ne devaient pas se raser les cheveux. Selon le verset 5 du chapitre 6 de Nombres :

Le rasoir ne passera point sur sa tête ; jusqu’à l’accomplissement des jours pour lesquels il s’est consacré à l’Éternel, il sera saint, il laissera croître librement ses cheveux.

Nombres 5 chapitre 6

La figure biblique la plus célèbre arborant cette coiffure emmêlée est Samson, qui aurait eu sept locks et perdu sa force prodigieuse après qu’elles eurent été coupées.

Les dreadslocks dans la société

Les dreadlocks ont été stigmatisées pendant de nombreuses années. Ils étaient considérés comme sales et peu hygiéniques. Les personnes les portant ont été discriminées et marginalisées en raison de leur apparence. Cependant, la société moderne est de plus en plus encline à accepter cette coiffure. Ce revirement est dû entre autre à sa forte présence dans l’industrie musicale, en particulier dans le reggae et le hip-hop.

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En effet, de nombreux artistes renommés, tels que Bob Marley, Burning Spear, Lauryn Hill et Snoop Dogg, ont porté ou portent encore des dreadlocks comme symbole de leur identité culturelle et musicale. Cette coiffure est donc devenue un élément clé de la culture musicale associé à la liberté, l’expression de soi et la résistance contre l’injustice.

Aujourd’hui, il faut reconnaitre cependant que le port des locks peut avoir différentes interprétations en fonction des personnes. Ainsi, elles peuvent être l’expression profonde d’une conviction religieuse ou spirituelle, une manifestation d’une fierté ethnique, un rapport politique, ou tout simplement une préférence de mode.

LITTERATUREROMAN

Dhémanane Kafechina : bonheur illusoire

“La vie, c’est presqu’une guerre ; alors à chaque fois que tu sors, prépare-toi à te battre pour tes convictions !”. Voici incontestablement une phrase qui aura marqué mon esprit au cours de ma dernière lecture. Cher.es amis.es aujourd’hui, nous parlons littérature 📖, et je vous emmène avec moi à la découverte de “Bonheur illusoire” mon récent coup de cœur. C’est une véritable pépite littéraire d’une talentueuse romancière togolaise à suivre de près.

Oscillant entre développement personnel, romance et polar, l’œuvre de Dhémanane Kafechina (notre écrivaine) aborde sans complexe des problématiques de l’heure telles que : le revenge porn, le suicide ou encore l’avortement. Les moments de tendresse et de suspens s’alternent habilement tout au long du roman, créant une ambiance qui vous captive… Maiiis stop stop stop ne mettons pas la charrue avant les bœufs 😁😅. Avant d’explorer l’univers de “Bonheur illusoire” partons dans un premier temps à la découverte de son auteure.

Dhémanane Kaféchina : une étoile montante de la littérature africaine

Dhémanane Kafechina - Bonheur illusoire- alkebulan- littérature togolaise

Écrivaine, scénariste et réalisatrice togolaise, Dhémanane Kaféchina est une jeune Togolaise passionnée de littérature et de cinéma. Après l’obtention d’un baccalauréat littéraire en 2013, elle poursuit ses études supérieures en marketing et communication avant de s’envoler pour l’hexagone. Là, en 2017, alors qu’elle n’avait que la vingtaine, elle se décide à écrire ses premiers textes sur le développement personnel. 2 ans plus tard, la première version de son livre “Bonheur illusoire” paraît aux éditions AWOUDY.

En 2023, forte de ses nouvelles expériences et de la maturité acquise au cours des dernières années, elle choisit de rééditer son œuvre aux éditions DEKA. Le roman fait donc peau neuve avec une nouvelle couverture, une nouvelle présentation, mais aussi et surtout une histoire plus complexe et plus intéressante.

Bonheur illusoire : le résumé

Dhémanane Kafechina - Bonheur illusoire- alkebulan- littérature togolaise

S’il m’était donné de renommer ce livre, je l’intitulerais “à la recherche du bonheur” (Oui oui, comme le film avec Will smith😁). Le bonheur ; quel concept abstrait ! Qu’est-ce que c’est ? Où et comment le trouve-t-on ? Comme bon nombre d’entre nous, Bamilta (le personnage principal) s’interrogeait. Issue d’une famille riche et influente, elle avait tout pour être “heureuse”. Du moins aux yeux des autres.

Mais, lorsqu’on se sent vide de l’intérieur (même entouré de nos proches), on a tendance à se tourner vers l’extérieur pour échapper au gouffre qui nous aspire à petits coups. On se demande alors (à juste titre) si vivre un amour suffisamment intense suffirait à nous faire atteindre le bonheur tant désiré. Pour Bamilta, la réponse était incontestablement OUI. C’est pourquoi, lorsqu’elle rencontrera Yohan, le beau et séduisant prof d’entrepreneuriat, elle se donnera à lui corps et âme. Mais les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être et la désillusion n’est jamais loin.

Sans spoiler, je peux ajouter à ce résumé que : faire reposer notre bonheur sur une ou plusieurs autres personnes que soi, conduit inévitablement à la catastrophe. Avec Bonheur illusoire, nous plongeons dans un voyage introspectif où l’on découvre, au même moment que les personnages, l’importance de se connaître pour être soi-même le premier artisan de notre bonheur.

La critique : une belle œuvre à découvrir

À travers ce roman, l’écrivaine explore une variété de thèmes qui touchent à la fois le cœur et l’esprit du lecteur. Les thématiques telles que : la trahison, la dépendance affective, l’amitié en plus de celles énoncées plus haut, sont subtilement abordées. En mêlant habilement les genres : développement personnel, polar et romance, elle nous offre une histoire qui est à la fois engageante et éclairante. Bonheur illusoire se concentre sur la quête du bonheur, et on suit une héroïne à laquelle on s’identifie aisément.

Nous sommes transportés dans un monde où l’amour et la passion coexistent avec les défis de la vie de jeunes. L’histoire est également imprégnée d’un mystère palpitant qui ajoute une dimension passionnante à l’intrigue. Le roman est bien écrit, avec une prose fluide et des descriptions vivantes qui transportent le lecteur dans les lieux et les situations. La narration est captivante, avec des moments de tension et de romance qui s’alternent harmonieusement.

Les seuls manques 😓 que je trouve à cette réédition (pour avoir lu la première) sont d’abord l’accent moins prononcé sur le rôle et le pouvoir de la mère de l’héroïne dans la résolution de l’intrigue. M’en voulez pas trop, je suis partisane du Girl/Woman Power hihihi😁😌. De même, il parait à mon sens que la vie et les convictions animant les personnages secondaires et surtout l’antagoniste auraient pu être un peu plus développé. Ceci afin de mieux cerner leurs états d’âmes 🤔.

Mais, dans l’ensemble, ce roman est une perle que je recommande vivement 👍🏾. Sa lecture est agréable et inspirante. Elle plaira à tous ceux qui cherchent à enrichir leur vie personnelle, à se plonger dans une histoire captivante ou tout simplement à découvrir l’univers littéraire togolais 💓. Pour commander le vôtre, contactez le : (00228) 70276330.

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Robert Johnson, le blues et la résilience afro-américaine : un regard sur l’histoire !

Bienvenue dans l’univers Alkebulan ! Aimez-vous la musique ? Si oui, accordez vos guitares parce qu’aujourd’hui, nous parlons de Bluuuuues 🎸. Nous allons ensemble découvrir ce genre musical profondément enraciné dans l’histoire afro-américaine. Et si vous vous y connaissez un peu, vous savez sûrement qu’il est impossible d’épiloguer sur le blues sans parler de Robert Johnson.

Il est reconnu comme étant l’artiste qui a changé le cours de l’histoire de cette musique. Il est le légendaire musicien qui aurait “vendu son âme au diable” pour devenir le meilleur guitariste de tous les temps : le premier du tragique club des 27… 😮

Le blues : une mélodie aux origines esclavagistes

Robert Johnson - blues- alkebulan - musique américaine - club des 27

Avant que Robert Johnson ne marque le blues d’une empreinte indélébile dans les années 1930, les noirs américains avaient déjà une riche tradition musicale. Celle-ci reflétait leur expérience de l’esclavage, de la ségrégation, de la pauvreté et de la discrimination. Les origines du blues remontent donc aux chants des esclaves africains. Ils utilisaient la musique pour se libérer, le temps d’un chant, de leur douloureuse condition. Au fil des années, ces chants ont évolué en des styles plus élaborés, tels que le “field holler”, le “spiritual” et le “gospel”.

Le blues a émergé de cette tradition musicale afro-américaine au tournant du XXe siècle, et s’est rapidement répandu dans les communautés noires du sud des États-Unis. Cependant, malgré la popularité croissante du blues parmi les Noirs américains, il a longtemps été ignoré ou méprisé par la culture dominante blanche. Les premiers enregistrements de blues étaient généralement réalisés par des maisons de disques spécialisées dans la musique “race records”, destinée uniquement aux auditeurs noirs. Ce n’est que plus tard, dans les années 1940 et 1950, que le blues est devenu un genre musical plus largement accepté et commercialisé.

L’influence de Robert Johnson sur le blues

Robert Johnson - blues- alkebulan - musique américaine

Robert Johnson a été l’un des premiers musiciens noirs à être enregistré et diffusé à la radio. Né en 1911 dans le Mississippi, il a ouvert la voie à de nombreux autres musiciens noirs, leur permettant de se faire connaître et de se faire respecter. Pourtant, ses débuts avec la guitare n’étaient pas fameux. En 1930, il rencontre le pionnier du blues “Son House” à Robinsonville, Mississippi. Le musicien plus âgé a qualifié les tentatives de Robert Johnson de jouer à la guitare de :

Racket que vous n’aviez jamais entendu ! …

Son House

Ceux présents lors de l’essai de Johnson auraient affirmé :

Éloignez cette guitare de ce garçon, il rend les gens fous avec ça

Loin de décourager ce dernier, ces paroles motivèrent notre mélomane à s’améliorer. C’est ainsi qu’il s’en alla et revint deux ans plus tard. Lorsque Johnson, de retour de ses voyages à travers le Delta, joua à nouveau pour Son House et son ami musicien Willie Brown, tout fût différent. Ils étaient stupéfaits par son amélioration. C’est ainsi que débuta l’ascension du célèbre guitariste dans le blues. Malheureusement, Robert Johnson a eu peu de succès commercial ou de reconnaissance publique de son vivant.

La plupart de ses chansons ont été publiées sous forme de singles après sa mort. En 1961, Columbia Records a publié une collection d’enregistrements de Johnson intitulée King of the Delta Blues Singers. De nombreux artistes influents l’ont également mentionné comme source d’inspiration pour leur musique. C’est le cas d’Eric Clapton qui a appelé Johnson “le chanteur de blues le plus important qui ait jamais vécu”.

Robert Johnson aurait-il vendu son âme au diable pour obtenir son succès ?

Robert Johnson - blues- alkebulan - musique américaine - club des 27

Impossible de parler du Roi du Blues sans parler de la légende qui entoure sa personne.  Il se raconte que Johnson aurait rencontré le diable à un carrefour dans le Mississippi rural. Il aurait échangé son âme contre une maîtrise exceptionnelle de la guitare et une réussite musicale. Bien que cette histoire soit largement considérée comme une fiction, elle a contribué à renforcer le mythe entourant Johnson, sa musique et sa fulgurante ascension.

Robert Johnson est de plus associé au “Club des 27”, un groupe d’artistes influents qui sont tous décédés à l’âge de 27 ans. Johnson est mort le 16 août 1938 à l’âge de 27 ans près de Greenwood. Les circonstances exactes de sa mort restent à ce jour incertaines. La théorie la plus répandue est qu’il a été empoisonné par un mari jaloux. D’autres membres célèbres du “Club des 27” sont Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain et Amy Winehouse.

SOCIETE

Le colorisme : une forme subtile de racisme ?

Dérivé du racisme, le colorisme est un phénomène complexe qui se manifeste au sein de nombreuses sociétés à travers le monde. Il s’agit d’un système de préjugés et de discriminations fondé sur la couleur de peau (carnation). Les deux notions sont souvent associées, car elles sont toutes les deux liées à la hiérarchisation des races et à la perpétuation des stéréotypes raciaux.

Dans cet article, nous allons examiner la différence entre ces deux concepts, discuter des effets et des conséquences de leurs pratiques sur les populations qui les vivent au quotidien, ainsi que des approches de solutions.

Colorisme et racisme : comment les différencier ?

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Le colorisme et le racisme sont deux concepts différents. Même s’ils sont fréquemment confondus, ils peuvent tous deux causer des préjudices profonds aux personnes qui en sont victimes. Si le racisme se définit comme une discrimination basée sur l’origine ethnique ou raciale, le colorisme quant à lui se réfère spécifiquement à une discrimination basée sur les nuances de couleur de peau.

Ainsi, le colorisme est une forme de discrimination qui est basée sur la couleur de peau d’une personne, généralement dans un même groupe ethnique ou racial. Il peut par exemple conduire à une préférence pour les personnes ayant une peau plus claire, causant par la même occasion des torts aux personnes ayant des teints plus foncés. Le racisme, en revanche, est une forme de discrimination qui est basée sur l’origine ethnique ou raciale d’une personne. Le racisme peut conduire à une préférence pour les personnes d’une certaine origine ethnique ou raciale, ainsi qu’à des stéréotypes et préjugés négatifs envers les personnes d’autres origines.

Comment le colorisme s’observe-t-il en occident, en Asie et en Afrique ?

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En Occident, le colorisme peut être observé un peu partout, mais majoritairement dans les médias et l’industrie du divertissement. Même si des efforts sont faits pour de plus en plus intégrer des modèles ayant des carnations plus foncées, le constat est que les acteurs, mannequins et autres personnalités ayant une peau plus claire sont souvent privilégiés. Les peaux blanches ou claires étant considérés comme plus attractives créent une pression sociale sur les personnes ayant des teints noirs ou plus foncés. Sarah, jeune femme de 28 ans d’origine franco-camerounaise, donne son témoignage :

« Quand j’étais plus jeune, je pensais être forcément plus moche que ma petite sœur, car elle a une peau plus claire que la mienne. Certains de nos amis en commun me disaient que c’était dommage que je ne sois pas aussi claire qu’elle, car j’aurais l’air plus gentille et moins agressive »,

Mademoiselle.com

S’agissant du racisme, en Occident, ce dernier peut prendre de nombreuses formes, allant des insultes racistes à la discrimination en matière d’emploi et de logement. Les minorités ethniques et raciales sont bien souvent confrontées à des préjugés négatifs dans leur vie quotidienne, ce qui peut affecter leur bien-être et leur santé mentale.

En Afrique, le colorisme tire sa source de la colonisation qui a conduit à une préférence prononcée pour les teints clairs. Cette discrimination conduit à une pression sociale pour se blanchir la peau, rendant les produits dépigmentant très populaires malgré les risques pour la santé associés à leur utilisation.

Quels en sont les conséquences ?

Le colorisme et le racisme peuvent avoir des effets néfastes sur les personnes qui les subissent. Le colorisme peut en effet conduire à une faible estime de soi, à des discriminations sur le lieu de travail… Les personnes victimes de cette forme de discrimination peuvent voir leur santé mentale affectée, en particulier les jeunes, qui subissent une pression intense pour satisfaire aux normes de beauté en vigueur. Dans certains cas, le colorisme peut conduire à une violence physique, comme les attaques à l’acide contre les femmes à la peau foncée dans certains pays, ou les brimades et les insultes dans les écoles.

En conclusion…

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Toutes les couleurs de peau sont belles et méritent d’être valorisées et traitées avec respect. Le colorisme tout comme le racisme peut avoir des conséquences graves sur les victimes, tant sur le plan émotionnel que physique. Il est donc important de sensibiliser le plus grand nombre à ce problème et de promouvoir la diversité et l’inclusion pour lutter contre cette forme de discrimination.

LITTERATUREROMAN

Amadou Saada Tall : La dictée de mon âme

Amadou Saada TALL est un jeune poète, blogueur et entrepreneur guinéen. Il nait à Dinguiraye, ville sainte officiellement fondée par El Hadj Oumar Al Foutiyou TALL dont il est le descendant. Il est d’ailleurs de la cinquième génération des descendants de ce dernier. Ayant eu conscience de la situation sociale, économique et politique en Guinée, il prend sa plume et essaie de transcrire sa pensée. Il profite de son recueil de poèmes qu’il nomme “la dictée de mon âme” pour proposer des pistes de solutions.

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La plume d’Amadou Saada Tall est trempée dans une encre issue des larmes de son âme. La même qui brûle dans les flammes de la misère sociale, tendant à miner le quotidien de citoyens aux droits sabotés et piétinés. Optimiste, il croit au pouvoir de la jeunesse et pense qu’elle peut faire changer les choses en Guinée et ailleurs. Il dira :

Il fallait que j’écrive ces beaux vers pour prendre position et dire que je ne suis pas neutre face à toutes ces injustices à répétition. La poésie m’a bercée quand, au lycée, le football me reniait (…). Par cette plume, j’expose comme un artiste plasticien, la beauté de cette même Guinée. Je propose des solutions à des problèmes posés de la société. Je lance des messages de motivation, à l’endroit d’une jeunesse démotivée, léthargique et surtout qui croit que Dieu descendra du ciel pour résoudre les problèmes à sa place (…)

Amadou Saada TALL

À la découverte du poème “Jeune, Écoute !” d’Amadou Saada Tall

Jeune écoute !
si ton sort te dégoute
Lève-toi, travaille sans déroute
Le succès est encore loin, mets-toi en route
Si tu n’as pas assez de courage, je t’en rajoute.

Jeune écoute !
Il faut que tu t’adonnes
Si des rêves, tu en as des tonnes
Fais des efforts, jamais n’abandonne
Ces p’tits conseils, avec amour, j’t’les donnes

Jeune écoute !
Apprends de nouvelles choses, chaque jour
Ton avenir est un chantier, pose des briques tous les jours
Garde espoir, aies une pensée positive, toujours
Fais des sacrifices
Si tu veux des bénéfices
Ne commets pas d’injustice
Pour éviter les préjudices

Jeune écoute !
La vie est éphémère
Mais ses effets jamais ne meurent
Alors même si t’es dans la souffrance
Tu te meurs
fais-toi violence
Pour marquer le monde avant que tu meures

HISTOIRE

Taytu Betul : impératrice d’Éthiopie et figure emblématique de la lutte contre la colonisation

Lorsqu’on parle de la résistance du peuple africain à l’envahisseur blanc et à la colonisation, on évoque à tous les coups “la bataille d’Adoua”. Aujourd’hui, on découvre l’histoire de Taytu Betul, une reine guerrière qui a marqué son époque par son courage et son leadership. Elle a joué un rôle de premier choix dans la victoire de son pays, dans la consolidation de l’Empire éthiopien et dans la protection de son indépendance face à l’envahisseur italien.

Taytu Betul : la lumière d’Éthiopie et figure importante du nationalisme

Elle est connue comme étant l’avant-dernière impératrice éthiopienne. Née dans une famille aristocrate, elle sait lire et écrire l’amharique, une aptitude exceptionnelle pour une femme à cette époque. En 1889, son époux Ménélik II le Roi de Shoa, accède au pouvoir avec le titre de “Rois des Rois” c’est-à-dire empereur. Elle devient de ce fait impératrice et la femme la plus puissante du Royaume.

Elle était considérée comme une figure influente et puissante dans les affaires politiques et diplomatiques de son pays. Fervente nationaliste, elle pousse son mari à se méfier des ambitions impératrices italiennes. Pour elle, la dépendance de son pays à cet envahisseur, est inacceptable. C’est ainsi qu’avec son concours, ils abrogent en 1889 le Traité de Wuchale. Signé la même année, ce traité était censé garantir la paix entre les deux pays, tout en plaçant l’Éthiopie sous souveraineté italienne. L’année suivante, elle écrira à l’ambassadeur italien :

 Vous voudriez faire passer l’Éthiopie pour votre protectorat, mais il n’en sera jamais ainsi.

Impératrice et véritable cheffe de guerre

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En 1996, l’Italie lance l’invasion de l’Éthiopie avec le but de la coloniser. Dès lors, des opérations militaires nécessitant près de 100 000 soldats éthiopiens sont lancées pour repousser l’occupant italien. Au cours de la célèbre bataille d’Adoua, Taytu Betul se démarque sur le terrain comme un véritable chef de guerre.

À Makalle, c’est elle qui conçoit le plan qui offrira la victoire à l’armée éthiopienne. Et à l’image de plusieurs autres femmes du pays qui jouent un rôle actif sur le front, elle assure également le ravitaillement et remonte le moral des troupes. La victoire de l’armée éthiopienne a été un exploit retentissant sur un continent ravagé par l’impérialisme européen.

Cette bataille reste aujourd’hui encore un symbole universel de la résistance africaine aux envahisseurs coloniaux sur notre continent. Taytu Betul quant à elle continue d’être saluée comme la “Lumière de l’Éthiopie” pour son rôle décisif en ce moment critique.

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